« La folie est quelque chose de rare chez l’homme, mais c’est une règle dans les groupes, les fêtes, les peuples et les âges. » Friedrich Nietzsche. C’est toujours un sujet controversé jusqu’à ce jour. Mais il y a des occasions où le patriotisme peut prendre des formes beaucoup plus saines, comme une fierté nationale accueillante plutôt que la supériorité et la discrimination. C’est ce qui s’est passé lorsque l’Allemagne a accueilli la Coupe du Monde de la FIFA 2006, un tournoi dont les visiteurs et les organisateurs se souviennent avec émotion.
Les préjugés sur l’Allemagne
Après la période la plus sombre de l’histoire de l’Allemagne, le patriotisme et le nationalisme ont été associés à l’idéologie raciste et aux notions de suprématie d’un groupe social. De peur que l’histoire ne se répète, les manifestations de patriotisme ont été désapprouvées et rapidement réprimées. À l’approche de la Coupe du Monde, les débats sur le drapeau allemand ont refait surface. De plus, l’occasion s’est présentée à la fois de réinterpréter ce symbole d’une nation et de présenter une nouvelle image de l’Allemagne au monde. Il s’en est ensuite suivi un festival de football d’un mois, les fans du monde entier ont convergé vers leurs hôtes modernes et hospitaliers. Comme l’a fait remarquer Friedrich Stickler, président de la fédération autrichienne de football, « La vision du monde de l’Allemagne a définitivement changé ».
Ce n’est pas seulement l’image de la nation allemande qui s’est redressée grâce à la Coupe du Monde 2006, mais aussi celle de son jeu dans le football. Pour beaucoup d’Européens, l’Allemagne est leur principal rival, pour des raisons historiques mais aussi pour ce qui s’est passé sur le terrain. Souvent, ils sont considérés comme des méchants dans les tournois. Au début de l’année 2006, cette tendance semblait persister à cause d’un canular concernant le processus de candidature corrompu ayant permis à l’Allemagne d’accueillir le championnat.
Le coup de théâtre changeant les points de vue sur l’Allemagne
Mais le 9 juin 2006, lors du coup d’envoi du match d’ouverture, c’était un signe des choses à venir. Alors que l’équipe allemande a affronté le Costa Rica dans une rencontre palpitante, leur équipe était jeune et inexpérimentée. Contrairement aux équipes allemandes des coupes précédentes, elle devait faire beaucoup d’effort. Ils ont abordé le match avec un flair et un dynamisme hors du commun, en s’imposant 4:2 face à leurs adversaires centraméricains et en marquant des buts spectaculaires. Cette domination se poursuivait tout au long du tournoi, alors que l’Allemagne se qualifiait de manière inattendue pour les demi-finales, remportant les honneurs en cours de route grâce à son jeu, courageux et passionnant.
En dehors du terrain, l’adulation a continué à affluer avec la bonne organisation de la coupe. Le stéréotype culturel de l’efficacité était dès lors évident pour tous, mais on a aussi souvent noté l’amabilité et l’hospitalité des allemands. Ces détails ont permis de dissiper les préjugés sur l’Allemagne. Tout le monde semblait croire à de mauvaises intentions du pays et son désir d’une bonne image. Cependant, le pays a réussi à transmettre parfaitement le message de leur slogan de la coupe du monde 2006 : « Die Welt zu Gast bei Freunden » signie le moment de créer une amitié.